Augustins de l'Assomption

Chers frères,

En ces temps marqués par les épreuves et les turbulences que traversent notre Église et notre Province, la parole du psalmiste nous est offerte comme une lumière dans l’obscurité : « Sois fort, prends courage, espère en Dieu. » (Ps 27,14) .

Ce verset n’est pas une simple invitation à la patience, mais un appel vibrant à une foi vivante, à une persévérance renouvelée, et à une espérance active. Il nous rappelle que, même au cœur des tempêtes, Dieu demeure notre rocher, notre refuge, notre avenir.

Le mois d’août que nous venons de vivre restera gravé dans nos mémoires comme un temps de grâce et de renouveau. Il a été marqué par deux événements majeurs qui ont réjoui notre famille assomptionniste : l’ordination diaconale des frères Balewa et Mbaga, et l’ordination sacerdotale de notre frère Fabrice, célébrée le samedi 2 août à la cathédrale de Tuléar. Ce fut un jour de fête, entouré par les représentants de nos communautés et de la grande famille de l’Assomption, venus témoigner leur joie et leur soutien fraternel.

Ce mois fut également celui de nos fêtes patronales : l’Assomption de la Vierge Marie (15 août) et la fête de Saint Augustin (28 août). Ces célébrations ne sont pas de simples traditions liturgiques : elles nous rappellent notre enracinement spirituel et nous invitent à raviver notre attachement à la Congrégation. Elles nous appellent à aimer davantage nos saints patrons, à les suivre comme des guides sûrs dans notre marche vers le Royaume.

Notre vocation religieuse, choisie librement, est un chemin de bonheur et de fécondité. Mais elle n’est pas exempte de défis. Ces six dernières années, notre Province a traversé des moments éprouvants : tensions communautaires, départs de frères, incertitudes sur l’avenir… Ces réalités, bien que douloureuses, ne sont pas nouvelles. Elles semblent s’intensifier, et le secrétaire de la CIVCSVA parle même d’une « hémorragie » dans la vie consacrée. Dans ces épreuves du quotidien, la parole du psalmiste résonne comme une exhortation urgente et bienveillante : « Sois fort, prends courage, espère en Dieu. »

Ce n’est pas une formule pieuse, mais un cri du cœur adressé à ceux qui vacillent, qui doutent, qui peinent à avancer. Elle nous rappelle que la force ne vient pas de nous-mêmes, mais de Celui qui nous fortifie dans l’épreuve. Le courage n’est pas l’absence de peur, mais la capacité de continuer malgré elle. Et l’espérance nous permet de tenir bon, en nous rappelant que Dieu est toujours présent et qu’Il nous conduit vers un avenir solide et lumineux. Trop souvent, nous oublions la parole donnée au Seigneur. Nous nous laissons glisser dans la routine, persuadés que le chemin est derrière nous, alors qu’il ne fait que commencer. Ce verset nous secoue, nous réveille, nous appelle à la conversion, à la vigilance et à la fidélité.

Dans quelques mois, en décembre, nous célébrerons avec foi, espérance et amour le 180e anniversaire de notre fondation. Cette étape importante nous invite à redécouvrir la richesse de notre héritage alzonienne et à le faire rayonner dans notre vie quotidienne. Elle nous appelle à incarner, avec audace et fidélité, les valeurs assomptionnistes dans chaque dimension de notre existence : nos missions, nos engagements, nos relations… C’est une opportunité de faire mémoire, mais surtout de faire vivre cet héritage dans le présent, avec un regard tourné vers l’avenir.

Alors, en ces jours où nous préparons la venue du Père Thierry, assistant général chargé de notre Province, nous sommes invités aujourd’hui comme toujours à être attentifs, à nous rappeler la promesse qui nous a été faite et l’appel qui nous a été adressé. Oui, Jésus lui-même est notre espérance. Par sa résurrection, Il nous ouvre le chemin à partir duquel nous pouvons bâtir un avenir meilleur.

Soyons forts. Soyons courageux. Faisons « un pas de plus », car « l’espérance ne déçoit pas » (Rm 5, 5).

Fraternellement !
Père Lucien Telolahy, Provincial de Madagascar